L'Ecole de la Terre
Sortie prévue : septembre 2025
Réalisateurs : Félix Galichon, Elise Cabane
Thème : l'insertion professionnelle dans les Pyrénées-Orientales
Site web du projet : https://ecole-de-la-terre-aopwvjo2g8trvbzl.builder-preview.com/

Note d'intention
Notre engagement pour ce documentaire vient de nos intérêts communs pour les enjeux sociaux dans nos parcours de vie respectifs. Notre sensibilité pour raconter une histoire à travers l’Humain nous a poussé à trouver des personnages singuliers, qui à travers leurs parcours, représentent une cause plus large : le rapport au travail.
Directement concernés par des proches engagés dans l’insertion professionnelle, nous avons paradoxalement réalisé à quel point ce milieu nous était étranger. Alors, nous avons voulu comprendre ce que signifie (re)trouver un emploi quand on en est très éloigné.
Le film s’intéresse au secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE), à travers l’exemple d’un chantier maraîcher localisé dans le département le plus touché par le chômage en France métropolitaine : les Pyrénées-Orientales.
Comment se (re)construisent les rapports au travail lorsqu’on en est éloigné depuis longtemps ? Au fond, que signifie « réussir à s’insérer » ? L'École de la Terre interroge l’insertion professionnelle par le prisme du rapport au travail sur un chantier d’insertion.
En suivant un chantier maraîcher au fil des saisons, nous voulons interroger la notion de réussite.
Nous partons du système (les dispositifs, les règles, les difficultés) pour revenir à l’individu et à ses choix. In fine, montrer la capacité d’un individu à se sortir d’une situation compliquée, à lever ses freins à la réussite.
Le film adopte un dispositif immersif et des récits de vie. Les entretiens semi-directifs et les témoignages pris sur le vif sont notre matière principale. Une voix off, à la première personne, apporte des éléments factuels et les réflexions des réalisateurs pour faire le lien entre les séquences. La caméra assume sa présence et participe à créer des situations.
Le film s’articule autour de la confrontation entre les encadrants du chantier et les bénéficiaires, dont l’équipe et le nombre varie au fil des jours de tournage. Chaque personnage principal incarne une cause, une valeur, une institution. La conseillère en insertion représente le secteur du social en France avec ses difficultés et son épuisement. Parmi les salariés, certains incarnent la résilience, l’immigration, la lutte contre la hiérarchie, etc. Cela aide le spectateur à mieux identifier les enjeux du récit : la hiérarchie, la solitude, la colère, la dignité, la résilience, l’envie de s’en sortir, l’abandon, la fatigue…
Le fil rouge, c’est le chantier d’insertion : un huis clos où tout se joue. La narration suit le rythme des saisons et des parcours individuels, marqués par les doutes, les espoirs, les tensions internes, les conflits avec la direction et l’impact des politiques publiques.
La tension dramatique naît de la confrontation entre les bénéficiaires et les encadrants : réussiront-ils à atteindre leurs objectifs, chacun de leur côté ? Le chantier peut-il réellement permettre un retour durable à l’emploi ? À travers ces dynamiques, le film dévoile les enjeux d’un dispositif encore fragile et souvent mal connu : l’insertion professionnelle. La conclusion revient sur l’individu et sa capacité à se sortir d’une situation compliquée.
En tant que réalisateurs, nous prendrons part à la transformation du réel à travers nos choix de cadrage et de narration. Nous intervenons dans le récit par la voix (voix off, voix intra diégétique) et parfois dans l’image. Cela permet d’assumer une subjectivité et d’embarquer le spectateur dans notre démarche. Cette implication vise à créer un attachement au lieu et aux personnages.
Nous voulons pousser le spectateur à interroger ce que signifie réussir, à comprendre les freins à l’insertion, les leviers, et les limites de ces dispositifs souvent méconnus.